Pierre Perret ému par la mort d’un être cher : “T’avais pas le droit de te tirer”
Le dimanche 16 juillet, le chanteur Henri Tachan est décédé à l’âge de 83 ans dans sa maison près d’Avignon. Ce mardi 18 juillet, son ami Pierre Perret lui a rendu un vibrant hommage à travers un texte publié sur son compte Facebook.
Le monde de la chanson est en deuil. Dimanche 16 juillet a été marqué par le décès de Jane Birkin, mais aussi d’Henri Tachan, qui s’est éteint à l’âge de 83 ans. Cette triste nouvelle a bouleversé son ami Pierre Perret. Ce mardi 18 juillet, l’auteur, compositeur et interprète de 88 ans a rendu un bel hommage sur son compte Facebook à l’homme qui a remporté le Grand Prix de l’Académie du disque Charles Cros en 1965. Sous une photographie des deux compères en noir, celui qui chantait « Les Jolies Colonies de vacances » (sortie en 1966) a écrit : « Tachan s’est barré ! Henri, c’est la première vacherie que tu nous fais. T’avais pas le droit de te tirer comme ça en loucedé, sans rien dire à personne, comme d’hab ! »
Et de poursuivre : « C’est Momone (comme tu l’appelais) et moi qui avions sorti tes deux premiers albums : 24 chansons, les plus magnifiques, de l’éternel révolté que tu étais. Nous venions de créer la 1re marque indépendante (les disques Adèles). Aucune radio ne voulait diffuser ‘ces horribles chansons’… Je connaissais le problème ! » Connu pour n’épargner personne dans ses textes (la police, l’Église…), l’artiste originaire de l’Allier avait pour cette raison quelquefois connu la censure.
« Tu vas occuper une grande place dans la mémoire de tous ceux qui t’aiment »
Dans les lignes destinées à honorer cet homme engagé, Pierre Perret a poursuivi : « Pourtant, ‘Une gare’, ‘Ma mère’, ‘Toutes les femmes sont belles’ ou ‘Dupont’ (à laquelle tu as voulu que je participe !) ne sont-elles pas de bien grandes et belles chansons d’amour et de révolte ?! L’ami Bernard Gérard avait tenu à en écrire les sublimes orchestrations. Le seul reproche que je m’étais permis : ‘Tu as arrêté bien trop tôt !' » Avec une grande tristesse, le saxophoniste a finalement conclu : « Tu vas occuper une grande place dans la mémoire de tous ceux qui t’aiment. Avant de signer Pierrot (c’est comme ça que tu m’appelais). » Durant des années, Pierre Perret et Henri Tachdjian de son vrai nom ont entretenu une belle amitié, et on observe de nombreuses similitudes du côté de leurs plumes respectives.
La disparition d’Henri Tachan est une perte immense pour la chanson française. Sa voix unique et ses textes engagés ont marqué plusieurs générations. Il laisse derrière lui un héritage musical riche et inoubliable, et son souvenir restera gravé dans les cœurs de tous ceux qui ont eu la chance d’écouter ses œuvres et de le connaître personnellement.